mardi 3 février 2015

L'océan au bout du chemin

Couverture de L'océan au bout du cheminAuteur: Neil Gaiman
Editeur: Au diable Vauvert
Collection: -
Nombre de pages: 320 pages

Prix: 18€
Date de publication: 23 octobre 2014

Résumé:
"Les adultes suivent les chemins. Les enfants explorent."
De retour dans le village de sa jeunesse, un homme se remémore les évènements survenus l'année de ses sept ans. Un suicide dans une voiture volée. L'obscurité qui monte. Et Lettie, la jeune voisine, qui soutient que la mare au bout du chemin est un océan...

Mon avis:
Je sens que cette chronique va être très difficile à écrire... Ce livre fait partie de ceux pour lesquels le coup de coeur est si intense et la lecture si exaltante, que mettre des mots sur notre avis, notre ressenti et surtout ce qu'on veut en partager, est extrêmement compliqué. Je vais ''survoler'' l'histoire en elle-même car son étrangeté et sa rareté méritent amplement d'être découvertes durant la lecture.

On suit au début, le protagoniste qui revient dans son village d'enfance pour l'enterrement de sa mère. Il en profite pour retourner dans la maison dans laquelle il habitait. Une fois sur place, les souvenirs de l'insolite année de ses sept ans lui reviennent en mémoire. C'est alors que commence un récit au coeur du fantastique mais rempli de vie, de sentiments et de vérités.
Ce livre se compose d'éléments si étranges qu'on a du mal à les comprendre parfois. Le premier dont je vous parlerai est l'absence de nom du narrateur. Cet homme de 40 ans qui nous narre un épisode de son enfance, n'a pas de nom (enfin, il ne nous le communique pas). Lorsqu'on l'appelle c'est par des "mon garçon", "mon  fils"... On ne s'en rend pas compte immédiatement, mais au fur et à mesure de la lecture, lorsqu'on essaie de se souvenir de son nom, on remarque qu'on ne le sait pas.
Reprenons le fil de l'histoire! L'année de ses sept ans, donc, alors qu'il vit avec ses parents et sa petite soeur dans une grande maison, sa famille rencontre des problèmes financiers et se voit obligée de louer une des chambres. Cette chambre, c'est celle de notre héros. Cette chambre constitue également un élément dont je voulais vous parler. Il y a un lavabo jaune, que ses parents avaient construit pour lui, adapté à sa taille. Sans cesse, il reparle de ce lavabo, qui représente sans doute la perte de son autonomie et de son identité (il doit désormais partager sa chambre avec sa soeur, peut-être se sent-il moins unique?). Un des locataires successifs de cette chambre est "un prospecteur d'opales", ce même homme est retrouvé mort quelques semaines plus tard sur la banquette arrière de la voiture familiale.
C'est à partir de là que l'histoire prend un tournant très particulier.
Le narrateur fait la rencontre de Lettie, une voisine âgée de quelques années de plus que lui. Elle vit avec deux vieilles femmes et soutient que la mare qui se trouve au bout du chemin est un océan.
Je ne vous en dirai pas plus sur l'histoire à proprement parler, la découverte ne peut qu'en être meilleure.
A plusieurs reprises, le narrateur coupe son récit pour donner son point de vue actuel sur la situation passée, sur ce qu'il aurait fait, ou sur ce qu'il a désormais compris. Certains aspects comme celui-là peuvent faire passer le roman pour une autobiographie. 
Pendant ma lecture, j'ai à certains moments eu l'impression d'être dans un rêve. La construction du récit et l'enchaînement des idées m'ont fait penser à la structure d'un rêve. Dans un livre ordinaire, on suit une route, on contourne des obstacles, mais on reste sur le chemin. Dans ce livre, on ne cesse de sortir de la route... Chaque idée est exploitée et est reliée à quelque chose de plus profond.
C'est un livre ancré dans le fantastique, mais certains aspects peuvent nous amener à nous demander si tout cela n'est pas finalement le fruit de l'imagination et de la naïveté d'un enfant de sept ans.

Je vous recommande plus que tout ce livre. Si vous êtes capables de lire sans chercher à comprendre si ce que l'on vous raconte est vrai ou pas (pour le narrateur ça l'est donc quoi de plus important?) et si vos rêves et votre enfance ne vous effraient pas trop... alors courrez le lire!!!
-On ne fait pas de sortilèges" a-t-elle répondu. Elle a paru un peu déçue de l'avouer. "Parfois, on suit des recettes. Mais pas de sortilèges ou d'enchantements. Mémé désapprouve tout ça. Elle trouve que c'est vulgaire.   Page 203
''Elle est neuve, a-t-elle fini par dire. Y a marqué 1912 dessus, mais elle existait pas hier. (...)
"Comment vous savez?
-Bonne question, mon chou. Surtout par la dégradation des électrons. Faut regarder les objets de près pour bien voir les électrons. C'est les tout petits trucs qui ont l'air de sourires minuscules. Les neutrons, c'est les gris qui ressemblent à des grimaces. Les électrons, ils souriaient tous un peu trop pour 1912(...).  Page 63
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